Roojin Habibi

by Oct 9, 2020

Le Règlement sanitaire international (RSI) de 2005 régit la réponse du monde aux maladies infectieuses. Comme la plupart des traités internationaux, la mise en œuvre du RSI doit être conforme aux règles du droit international en vigueur, y compris les normes de la loi internationale sur les droits de l’homme. Bien que le droit collectif à la santé publique puisse parfois justifier la restriction de certains droits individuels, les justifications de ces restrictions

sont limitées par un ensemble de critères solides, dont le plus puissant est exprimé par les Principes de Syracuse sur les dispositions relatives aux limitations et aux dérogations prévues dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Principes de Syracuse), non contraignants mais largement cités.

Les Principes de Syracuse ont été adoptés en 1984 dans un monde assiégé par des « épidémies » de troubles politiques et par la Guerre froide. À notre époque d’interdépendance, les menaces pour la stabilité, la paix et la sécurité émanent de plus en plus de phénomènes mondiaux qui sont soit trop faibles pour être visibles, comme les nouvelles maladies infectieuses, soit trop diffus pour être perceptibles, comme les changements climatiques. Lorsqu’ils frappent, ces dangers mondiaux ne font pas que mettre en évidence l’élan languissant du monde vers la réalisation de la « liberté plus grande » inscrite dans le préambule de la Charte des Nations unies – ils menacent également de réduire à néant les progrès modestes mais durement acquis qui nous ont rapprochés d’une communauté mondiale où personne n’est laissé pour compte.

Plus que toute autre crise dans l’histoire récente, la pandémie COVID-19 met en évidence la nécessité d’un lien étroit entre les principes internationaux des droits de l’homme et les réponses multilatérales aux urgences de santé publique de portée internationale. Pendant mon mandat en tant que boursière avec le CIC, je dirigerai un effort de recherche de consensus avec des experts juridiques d’universités et d’organisations situées dans toutes les régions du monde afin de formuler un nouvel ensemble de principes internationaux en matière de droits de l’homme, fermement ancrés dans le droit international et applicables à tous les pays en cas d’urgence de santé publique mondiale. Il est donc tout naturel que cet exercice normatif soit encouragé au Canada, l’un des premiers champions du système des droits de l’homme des Nations unies et un défenseur de longue date de la primauté du droit international. Soutenus par la plateforme unique du CIC, on espère que ces principes inspireront les dirigeants canadiens à guider la communauté internationale vers une réponse fondée sur les droits de l’homme face aux inévitables urgences de santé publique de l’avenir.

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Auteure

Roojin Habibi
Roojin Habibi est une consultante internationale et une avocate spécialisée dans le droit, la gouvernance et la justice en matière de santé mondiale. Elle a travaillé pour le droit à la santé des communautés marginalisées au niveau local et international par l’intermédiaire de la société civile et d’organisations intergouvernementales, notamment le Réseau juridique canadien VIH/sida, l’Association médicale canadienne, le Centre namibien d’assistance juridique et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Elle est chargée de recherche au Global Strategy Lab de l’Université de York et candidate au doctorat à la Osgoode Hall Law School de l’Université de York. Elle est titulaire d’un diplôme en droit (J.D.) de l’Université d’Ottawa, d’une spécialisation en droit transnational de l’Université de Genève et d’une maîtrise en santé mondiale de l’Université McMaster. Elle parle couramment l’anglais, le français et le farsi. Échangez avec elle sur twitter @roojinh.