Histoire

Le 30 janvier 1928, un groupe d’éminents Canadiens se rencontre à Glensmere House à Ottawa, maison de l’ancien Premier ministre Sir Robert Borden, dans le but de former l’Institut Canadien des Affaires Internationale (CIIA), le prédécesseur du Conseil Canadien International.

Présent lors de cette réunion inaugurale, lors de laquelle on a promulguer la première constitution de l’organisation, se trouvait les personnes suivantes : Sir Robert Borden (huitième Premier Ministre du Canada), Frederick N. Southam (à la tête du Southam Newspaper Group); John W. Dafoe (éditeur du Winnipeg Free Press), Général Sir Arthur Currie (commandant du Corps Canadien pendant la Première Guerre Mondiale et plus tard président de l’Université McGill); Sir Joseph Flavelle (entrepreneur et président de la Banque impériale de commerce); Newton W. Rowell (chef du Parti Liberal de l’Ontario et délégué canadien a la Ligue des Nations); Reginald W. Brock (directeur de la commission géologique du Canada); N.A. M. MacKenzie (leader universitaire et Membre du Parlement); C.A. Bowman (pionnier de la CBC Broadcasting); Charles S. MacInnes (éminent avocat); Rev. John MacKay (directeur du College du Manitoba, précurseur de ‘l’Université du Manitoba); et Stanley Brent (Secrétaire Général de la YMCA)

Le groupe nomma Borden président de l’institut en devenir et à l’origine formée de 5 branches et de 144 membres. Il y avait dans la constitution du CIIA état deux règles fondamentales. Premièrement, le but du CIIA était de « Promouvoir une plus large et profonde compréhension de affaires internationales et du rôle du Canada dans un monde en mutation dans le but d’offrir aux canadiens engagés des discussions, des débats et des analyses non-partisanes et pan-nationales ». Deuxièmement, que le système d’adhérence de l’organisation soit restreint à des citoyens britanniques. Même si le second règlement a été abrogés, la mission d’origine de l’organisation établie il y a presque 90 ans est restée inébranlable.

Sir Robert Borden. Libraries and Archives Canada

Glensmere House. Ottawa Journal

La création du CIIA a été motivée par l’expérience de la Première Guerre mondiale et par la capacité du Canada à s’affirmer sur la scène internationale. Malgré cet avènement, les fondateurs du CIIA s’inquiétaient de l’apathie politique et de l’ignorance des Canadiens en affaires internationales et voyaient en le CIIA une solution à ce problème. Comme l’a dit un professeur quelques années plus tard, le CIIA était une tentative d’ « illuminer » la politique étrangère du Canada. Le CIIA était une excroissance de deux autres organisations, le Royal Institute of International Affairas (RIIA) en Angleterre (aujourd’hui la Chatham House) et l’Institute for Pacific Relations (IPR) basé aux États Unis. Plus encore, le RIIA a reconnu le CIIA comme organisation affiliée lors de sa création et le CIIA a fait don de la moitié des revenus des adhésions de ses membres au RIIA dans le but de financer son programme de recherche.

Ce qui différenciait le CIAA du RIIA et de l’IPR est le fait que l’organisation était purement nationale et avait une structure qui permettait à différentes régions de se démarquer par ses programmes. Les cinq branches d’origine étaient basées à Montréal, Ottawa, Toronto, Vancouver et Winnipeg. Le nombre de branches à fluctuer au fil des ans, atteignant 26 succursales en 1980s (et 3,000 membre à travers le Canada). Mais les membres fondateurs du CIIA voulaient aussi que le Conseil prépare les leaders Canadiens à participer à des conférences et des forums internationaux grâce à la recherche et l’analyse rigoureuse des enjeux importants. Une subvention considérable de la Massey Foundation en 1932 a permis à l’organisation de développer ses capacités de recherche grâce à la formation d’un bureau permanent à Toronto. Escott Reid, qui est plus tard devenu un diplomate canadien éminent et contribua à la formation des Nations Unies et de l’OTAN, fut nommé premier secrétaire national de l’organisation en 1932, une position qu’il a tenu jusqu’en 1938.

Entre 1936 et 1955, le CIIA a utilisé des fonds de la Fondation Rockefeller, la Fondation Ford et la Carnegie Corporation afin de stimuler la croissance de l’organisation, d’amplifier sa recherche et ses programmes d’éducation et de recruter un groupe de spécialistes en affaires étrangères. L’institut a été l’hôte de débats contentieux à l’époque, de la décision du Canada de participer à la Seconde Guerre Mondiale au rôle de notre pays à former le monde de l’après-guerre. Pourtant, le CIIA ne s’est jamais départi de ses racines indépendantes et non-partisanes.

Dans les années 1940, le CIAA a commencé à produire des publications. En 1940, il a lancé son magazine d’affaires internationales nommé Behind the Headlines, qui contenait des commentaires et des analyses sur des enjeux pressants de la politique étrangère du Canada et capables d’être compris par un large public. En 1990s, l’initiative s’est transformée en une série de publications trimestrielles. En 1946, l’institut a lancé sa Revue Internationale, une publication académique combinant de brefs articles brefs pertinents et des plus longues analyses académiques visant les décideurs politiques, les analystes et les professeurs d’universités au Canada et autour du monde. Dès sa création, cette revue trimestrielle se voulait être une plateforme et une tribune pour des Canadiens intéressés dans les affaires internationales. Elle s’est vite transformée en une publication éminente du monde académique canadien.

L’organisation maintient depuis longtemps une relation constructive avec le gouvernement canadien dans le but d’offrir des analyses innovantes ainsi qu’un forum d’échanges libres et ouverts avec le publique sur les thèmes internationaux. Dès la Seconde Guerre Mondiale, une relation d’échanges personnels entre le CIIA et le Département des Affaires Externes est née. Plusieurs membres de l’institut, de Escott Reid et John Holmes dans les premières années à Alan Sullivan et Barbara McDougall, avaient des carrières au sein du gouvernement et de la politique étrangère. Le CIIA et son successeur le CIC ont aussi été une tribune pour des personnalités importantes, dont des premiers ministres, des ministres d’affaires étrangères et des directeurs d’organisations internationales.

The John Holmes Library, the largest dedicated collection of materials on Canadian foreign policy, formerly hosted at the CIIA National Officer. CIC

A meeting of Canada’s former Foreign Ministers. CIIA

En juin 2006, le CIIA a conclu un partenariat avec le Centre of International Governance Innovation (CIGI) afin de créer les CIC, créant ainsi une seule structure visant à promouvoir l’engagement du public en politique étrangère canadienne et en relations internationales. Avec une donation de $1 million de Jim Balsillie, alors Co-CEO de Research In Motion (RIM), toutes les activités du CIIA ont été incorporées au CIC en septembre 2007.

L’une des caractéristiques uniques du CIC a été sa capacité à s’ouvrir à l’ère numérique et de reconnaitre que les technologies ont un impact sur la manière dont les relations internationales sont menées ainsi que sur la façon dont les affaires publiques de l’organisation sont opérées. Le CIC est le fondateur du site de renom OpenCanada.org, un forum qui est aujourd’hui devenu une importante source de dialogue sur la politique étrangère du Canada et qui attire un large public. D’autres réussites récentes inclues une grande étude sur le rôle et les priorités du Canada a l’international titrée « Open Canada : A Global Positioning Strategy for a Networked Age. »

Aux activités au niveau national s’ajoutaient les programmes des branches du CIC : présentations données part des conférenciers, groupes d’études, salons de l’emploi pour les jeunes et soirées au pub. Alors que nous approchons du 90eme anniversaire du CIC, on note que l’organisation a su avancer avec son époque mais qu’elle ne s’est jamais départie de la mission de ses fondateurs de vouloir accroitre et approfondir la compréhension des Canadiens de la place et du potentiel du Canada dans le monde. Aujourd’hui, les 15 branches du CIC à travers le pays organisent environs 100 évènements par an. Le bureau national soutien les activités des branches et gère la recherche, les publications et la promotion de l’institut.

Study Tour in the Arctic. CIIA

Former Prime Minister Jean Chrétien. CIAA

Dans un monde incertain et interconnecté comme le nôtre, la mission du CIC est plus pertinente que jamais. En 1946, dans la préface de la première édition de la Revue Internationale du CIC, le président du CIIA de l’époque réfléchissait sur l’importance et le rôle de l’organisation : « Le Canada a aujourd’hui l’opportunité de jouer un rôle phare dans les affaires internationales…Mais afin de saisir cette opportunité, il faut plus d’action de la part de nos dirigeants politiques. Ils doivent être soutenus par une opinion publique canadienne informée et réfléchie. »  Le Canada a cette même opportunité aujourd’hui, et comme il l’a fait pendant neuf décennies, le CIC continuer ses efforts grâce à sa recherche et son engagement public.